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Sud du Pérou : tour touristique

 

On dit que le Pérou est triple, composé de la partie "costa" (côte), la partie "selva" (jungle) et la partie "sierra" (montagne).

Si j'avais déjà eu un bon aperçu de la jungle grâce à mon passage à Iquitos, cette fois nous avons sillonné, avec ma famille et en quelques semaines, la partie montagneuse du sud du pays.

 

Nous nous sommes retrouvés à Lima, où nous avons passé quelques jours à découvrir cette ville tentaculaire (elle s'étend sur plus de 100 km et abrite le tiers de la population péruvienne..!). Si le tour de la ville est vite fait, le passage par les ruines de Pachacamac, à une trentaine de kilomètres, vaut le détour et offre le premier aperçu du génie bâtisseur des civilisations incas et pré-incas. 

 

Puis direction Arequipa, la ville blanche, surnommée ainsi pour la blancheur des pierres utilisées pour construire le vieux centre colonial (patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2000). Contrairement à Lima, nous n'avons pas assez de trois jours pour épuiser toutes les visites du centre!

Nous avons aussi profité de la proximité de la ville avec le canyon du Colca (le deuxième plus grand canyon du monde, avec près de 3 500 mètres de profondeur, soit deux fois plus que le Grand Canyon américain!) pour nous y rendre et le longer sur quelques dizaines de kilomètres jusqu'à la "Cruz del Condor", d'où nous avons pu admirer le vol d'un des symboles andins : le condor.

 

L'étape suivante fut Puno, base arrière pratique pour aller passer quelques jours sur le mythique lac Titicaca (bon à savoir, cela se prononce en fait "titirara" dans le dialecte local!).

La première île que nous avons visité n'en était pas vraiment une... En effet, les îles Uros forment un archipel en constante modification, puisque les îles (qualifiées de flottantes) sont artificielles. Les Uros, pour fuir une énième tentative d'invasion inca, se réfugièrent sur le fleuve, d'abord sur des bateaux, puis pour plus de sécurité sur des îles qu'ils créent de toutes pièces à l'aide de vase et de roseaux. Passionnant!

Puis nous nous sommes rendus sur l'île d'Amantani, où nous avons passé la nuit chez une vieille femme ne parlant que l'Aymara, une autre langue pré-inca (les incas parlant le queshua).

Après une courte ballade sur l'île de Taquile, dernière île atteignable facilement de Puno, nous sommes rentrés sur le continent. Profitant de la fin de l'après-midi, nous sommes allés visiter un étrange ensemble de tombes, Sillustani.

 

Un bus de nuit nous a ensuite mené à Cusco, ville superbe et particulièrement bien conservée. Nous avons eu la chance de rencontrer un guide très instruit qui nous a accompagné dans les différents monuments de la ville, qui mêlent bien souvent fondations incas et constructions chrétiennes, à l'image du monastère Santo Domingo, anciennement Korikancha : le centre religieux du Cusco inca (Korikancha signifiant temple du soleil) a été repris par les dominicains, qui y ont construit un monastère qui a le grand avantage de ne pas détruire complètement l'ancien temple.

 

En plus d'être une ville magnifique, Cuzco à l'avantage d'être particulièrement bien placée, à l'entrée de la vallée sacrée.

Nous y avons consacré une longue journée, et cela n'a bien évidement pas été suffisant! Mais nous avons quand même pu apercevoir le niveau de développement de la civilisation inca au travers notamment de Moray (où se trouvent d'immenses amphithéâtres en terrasses, qui servaient à acclimater des plantes à l'altitude : c'est grâce à ce savoir que les incas étaient capables de faire pousser près de 3 500 espèces de pommes de terre et 800 de mais..!), Maras (un invraisemblable enchevêtrement de marais salants, agencés autour d'un petit cours d'eau qui passe à travers une couche de sel au milieu d'une montagne), et autres sites plus religieux (Chinchero, Ollotatambo, ...).

 

Nous avons passé le réveillon du nouvel an à Aguas Calientes, la ville au pied du Machu Picchu.

Pour cet événement, les péruviens aiment arborer un slip jaune par dessus leur pantalon et jeter des pétards dans tous les sens!

 

Nous avons passé le premier jour de l'année sur la citée du Machu Picchu : un extraordinaire bond dans le temps! Et de quoi commencer l'année en beauté!

 

 

Manu National Park

 

Après ces deux semaines touristiquement bien chargées, il était temps pour moi de me remettre à ce pourquoi je voyage : l'éco-volontariat.

Aussi, nous sommes partis, avec ma sœur, dans la réserve écologique de Manu, ou plus exactement à sa frontière : la zone protégée de plus de 15 000 km2 est entourée de zones tampons afin d'éviter que l'activité humaine n'y déborde.

C'est donc dans une ancienne plantation de café, transformée grâce aux bons soins d'une association locale en zone de reforestation, que nous avons atterri. Ici, pas d'électricité ni d'eau chaude, mais du travail plus qu'il n'en faut et un singe comme animal de compagnie!

 

Le travail de reforestation se fait en trois étapes :

- tout d'abord, il s'agit de dégager des couloirs de 2 mètres de long sur une vingtaine de mètres de large des bambous qui envahisse tout espace libre. Ce travail se fait à coup de machette et est épuisant à cause de la chaleur, des moustiques et des épines des bambous.

- puis, il faut trouver des jeunes plants d'arbres dans des sous-bois plus anciens. En effet, les jeunes pousses qui prennent racines au pied d'arbres plus massifs finissent par mourir au bout de quelques mois, faute de soleil. Nous les déplaçons donc vers les allées que nous avons ouvertes ailleurs. 

Les espèces d'arbres sont sélectionnées après un long travail d'observation de la faune et de la flore. Augusto, l'homme en charge de la reforestation, est enthomobiologiste (spécialiste des animaux sans squelette interne). Grâce a ses observations, il est capable de décider quelles espèces doivent être réintroduites en priorité à tel endroit afin de faire revenir telle sorte d'insecte, qui a son tour attirera tel oiseau, et ainsi de suite.

- dernier travail, et pas des moindres, celui de planter les jeunes arbres. Tous les deux mètres, nous les plantons deux par deux : la probabilité qu'au moins l'un des deux plants survive est plus élevée ; si les deux survivent, il suffit d'en déplacer un quelques mois plus tard. Il faut également pendre soin de noter l'espèce, la taille, la couleur et le nombre de feuilles afin de pouvoir suivre leur évolution.

 

Ce travail est long et éreintant, mais ô combien gratifiant! Augusto y a consacré une bonne partie de sa vie, et depuis 10 ans qu'il travaille dans la réserve, le chemin parcouru est époustouflant. Il est à peine croyable qu'en l'espace d'une décennie, la forêt aie pu reprendre à tel point possession de ce qui n'était que plantation!

Et quel espoir pour tous ces autres endroits victimes de déboisement!

 

Les deux semaines que nous avons passé sur place ont filés à une vitesse à peine croyable. Les journées étaient chargées du travail de reforestation ainsi que de longues promenades pour comptabiliser les animaux qui ont repris possession de ce nouvel habitat, et donc mesurer la qualité du travail de reforestation. Les soirées quant à elles se passaient à refaire le monde à la lueur de la bougie, en gratouillant le ventre de Paula, la guenon de compagnie de la réserve! Des moments magiques!

 

 

Pérou - Lima/Aréquipa/Puno/Cusco/Manu
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