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Ma premiere destination bolivienne fut La Paz, ou je retrouve Albane qui va m'accompagner pendatn pres de deux mois! Nous n'y suis restons pas longtemps : l'altitude conjuguée a l'huille omniprésente dans la cuisine locale a eu raison de nos systemes digestifs..! Nous nous depechons donc de nous rendre sur le Titicaca, qu'Albane ne connaissait pas, mais l'air du lac ne nous fait pas le bien escompté, et nous filons donc ventre a terre a Cochabamba, plus exactement a Villa Tunari, ou nous attend une extraordinaire expérience : la Communauté Inty Wara Yassi.

 

CIWY

 

La communauté "CIWY" fait un travail remarquable depuis plus de 20 ans, et s'occupe maintenant de plus de 700 animaux de 20 espèces différentes : majoritairement des singes (capucins, araignées, écureuils, albifrons, ...), mais également des oiseaux (perruches, aigles, faucons, perroquets, toucans, ...), des félins (ocelots et puma), et même un ours à lunettes, endémique des Andes! Le but premier de la communauté est de réintroduire le plus possible de ces animaux dans leurs milieux naturels, c'est-à-dire dans les abords immédiats du parc (situé à l'extrême sud de l'Amazonie) ou des deux autres gérés par CIWY (plus haut dans l'Amazonie et plus à l'est, au nord de Santa Cruz). Malheureusement, cet idéal est souvent rendu impossible pour des animaux trop habitués à l'homme. Par exemple, un des singes était un animal de compagnie et avait l'habitude de boire du whisky et de fumer des cigarillos! Pour les félins, c'est encore plus simple : ceux qui n'ont pas été élevés par leur mère ne savent pas chasser, et ne pourront donc jamais être libres. Pour ces animaux, et ils forment la majorité des effectifs, le seul but de ce parc est de leur rendre la vie plus aisée, moins stressante que dans un zoo.

 

Pour ce qui est du travail effectué sur place, la politique est de n'être affecté qu'à une aire en particulier, et de ne pas changer afin que les animaux s'habituent à voir le moins d'étrangers possibles. Pour ma part, j'ai eu beaucoup de chance puisque deux types d'animaux relevaient de mon affectation : des renards (et oui, il y en a aussi à l'autre bout du monde!) et des singes. Les renards étaient au nombre de trois :

- Teio, le plus petit, mais également le plus vif et agressif. Alors qu'il était possible de rentrer dans la cage avec les autres renards, celui-ci devait être mis dans une petite cage à part pour éviter de se faire attaquer... Mais cela n'a pas suffit! En effet, un soir, après que j'ai longtemps joué avec lui à l'exciter avec un bâton et que je m'apprêtais a partir, ce coquin s'est violemment jeté contre le grillage, jusqu'à l'éventrer et ainsi réussir à s'échapper! Il en a donc profité pour m'attaquer : heureusement pour moi, il n'a fait qu'attraper ma cheville, protégée par de grosses bottes en caoutchouc, sans lâcher prise. J'ai donc été capable de le prendre par le collet et de le remettre dans sa cage! Plus de peur que de mal, mais se faire attaquer par un renard énervé est une expérience effrayante! Paradoxalement, c'est aussi le seul que l'on pouvait caresser : il mettait son museau le long du grillage, et se délectait de gratouilles!

- Milo, moyen en taille, était le plus craintif. Alerte dès que je m'approchais de lui, il m'a cependant fait le cadeau de sa confiance au fur et à mesure qu'il apprenait à me connaître.

- Benji, le plus grand, et aussi le plus fou. Alors que les deux autres avaient l'air de bien supporter leur captivité, celui-ci tournait en rond toute la journée, et cherchait à s'échapper des qu'une opportunité se présentait. Contrairement à Teio, s'il avait pu s'échapper, il aurait disparu aussi vite dans la forêt. Malheureusement, il n'y survivrait pas longtemps.

 

Ces renards ne seront jamais relâchés : ils ont été élevés comme animaux de compagnie, avant que leurs propriétaires respectifs ne comprennent les risques potentiels de ces animaux sauvages et ne les donnent au parc. Le travail avec eux était donc :

- de s'occuper de leurs besoins naturels : nourriture deux fois par jour, fruit le matin (papaye ou banane), viande le soir (poulet ou viande), et eau à volonté!- de nettoyer leurs cages : enlever les déjections (et en profiter pour vérifier la qualité de leurs digestions), une fois tous les 3 jours (une cage par jour) nettoyer entièrement les cages à grande eau, changer leur "litière", ... Mais ce travail quotidien ne se résumait pas seulement à du nettoyage, il fallait également rajouter des plantes vertes afin d'égayer les cages, voir même de planter des herbes à l'intérieur afin qu'ils puissent se purger.

- d'améliorer leur quotidien : les renards sont des canidés. A ce titre, tous les jouets qui amusent les chiens sont susceptibles de les occuper : un simple bâton peut faire l'affaire! Nous cachions également leur nourriture, soit en petits bouts partout dans leurs cages, soit de manière à ce qu'ils doivent se démener pour y avoir accès (enrobée dans des feuilles de bananes, cachée dans un concombre évidé...). La dernière technique, et pas des moindres, pour les occuper était de chasser des animaux vivants (rats, souris ou même poissons), et de les laisser se débrouiller avec!

Comme vous le voyez, ce travail faisait beaucoup appel à la créativité : le mantra, comment améliorer le quotidien de ces pauvres bêtes. Lorsqu'ils étaient plus jeunes, il était possible de les promener, et ils étaient en semi-liberté : attachés à une laisse sur un système de va et vient qui leur permettait de se promener dans un rayon plus étendu (ce système est toujours utilisé pour les singes capucins en processus de réinsertion). Malheureusement, l'âge les a rendu plus agressifs, et le parc a décidé d'arrêter d'utiliser ce moyen de les aérer.

 

Les singes étaient quant à eux de la même espèce, des albifrons, et formaient une seule famille, composée de :

- Yukio, le mâle dominant

- Dulce, la femelle principale, portant sur son dos un tout petit bébé que j'ai vu faire d'étonnants progrès durant mon passage

- Miel, une autre femelle à la face toute noire, et maman d'un jeune adolescent mâle, Coca

- Mafalda, tout en bas de l'échelle sociale de ce petit groupe, mangeant les restes et étant souvent prise à partie par Dulce.

 

Il était à la fois agréable et très frustrant de travailler avec eux, puisqu'ils étaient dans la phase terminale d'un long processus de réinsertion. A ce titre, il fallait éviter le plus possible les contacts avec eux, même si l'envie était souvent grande! Ainsi, le travail avec eux était sensiblement le même que pour les renards, à la différence près que l'"enrichment" (enrichissement), prenait une place plus capitale :

- le nettoyage de leur cage se faisait deux fois par jour grâce à un habile système. Leur cage était en fait séparée en deux, une cage de jour et une cage de nuit : en arrivant le matin, nous les attirions dans la cage de jour avec de la nourriture, avant de fermer la séparation pour nettoyer la cage de nuit, et inversement le soir.

- leur alimentation était à base de fruits (bananes et papaye le matin) et de légumes (carottes, concombres, haricots le soir), le tout agrémenté de tout autre fruit à disposition (notamment des mangues et des goyaves). A cela s'ajoute, une fois par semaine, des pattes de poulets pour les protéines. En effet, les singes sont omnivores! La nourriture était le moyen privilégié pour occuper nos pensionnaires et leur apprendre à trouver leur nourriture par eux mêmes. Aussi, nous la cachions dans leur cage, en essayant parfois de la coincer. Nous nous aidions aussi de bidons pour leur compliquer encore la tâche! A cela s'ajoutait toute la nourriture qui ne faisait pas partie de leur quotidien. Par exemple, les albifrons aiment le bambou, dont ils sucent la chair, les termites (nous leur mettions donc des termitières entières dans leur cage, qu'ils devaient ensuite effriter afin d'atteindre les insectes), ou encore l'oignon (dont ils se recouvrent le corps, s'en servant comme d'un savon!).

- la disposition intérieur de la cage devait également être fréquemment changée. Ces singes sont nomades dans la nature, ils doivent donc s'habituer à changer d'espace. Pour ce faire, le moyen le plus simple était de rajouter des branches vertes, voire même d'immenses lianes, afin de changer l'apparence de leur environnement. Ce que nous faisions aussi était de changer complètement la disposition des branches à l'intérieur de la cage.

 

Les journées étaient extrêmement chargées, allant souvent de 8h a 18h, avec une petite pause déjeuner au milieu. Heureusement, les animaux sont un puissant stimulant! Un autre avantage de mon affectation était l'emplacement des cages : afin de minimiser le plus possible les contacts humains, elles étaient placées loin, à plus d'une demie heure de marche. Aussi, matin et soir, je marchais longuement dans le parc, et cela m'a permis de vivre d'inoubliables moments, à croiser des singes araignées, libres mais très intéressés par la nourriture que je transportais, un paresseux paressant sur un banc, Balu ou Gato, l'ours et le Puma en pleine ballade... Extraordinaire!

 

Pour plus d'informations : 

http://www.intiwarayassi.org/

 

Santa Cruz - Sucre - Potosi - Uyuni

 

Après près de trois semaines à travailler, me revoilà sur la route. L'étape suivante fut Santa Cruz, la capitale économique du pays, loin devant La Paz, d'où nous sommes allés visiter la superbe région de la "Chiquiteña", surtout connue pour ses missions Jésuites. La Compagnie des frères de Jésus s'est en effet installée dans cette immense région frontalière du Brésil à partir du XVIIeme siècle pour fonder des "Républiques de Dieu" et évangéliser les populations locales. Il en reste de superbes églises, autour desquelles s'organisent des villages où il fait bon vivre!

 

Après avoir quitté Santa Cruz,  nous nous sommes arrêtés à Sucre, la capitale constitutionnelle de ce pays. Nous y sommes restés quelques jours, le temps de profiter du calme de cette jolie ville coloniale, avant de filer à Potosi, pour en visiter les fameuses mines : les espagnols en ont tiré suffisamment d'argent pour financer 5 plans Marshalls, et tellement de monnaie à été frappée dans cette ville que le signe "$" vient de là (il correspond aux lettres "S" et "I" superposées!). Les mines sont toujours en activité, bien que l'argent soit devenu rare. Tout le haut de la montagne est à présent à l'abandon, et des mineurs volontaires (qui sont prêts à donner leur santé contre un bon salaire, en moyenne 5 fois celui d'un professeur, pour une espérance de vie moyenne de 45 ans...) s'échinent dans les boyaux sombres et odorants les moins élevés. Une visite passionnante, bien que fort salissante!

 

Notre ultime étape bolivienne fut Uyuni, d'où nous sommes partis visiter le mythique Salar d'Uyuni : une étendue blanche et plate ou se reflètent les nuages et le soleil, brouillant l'horizon et mélangeant le haut du bas! Absolument magique! Nous avons pu y prendre des photos absolument irréelles, parfois dignes de peintures de Monet! Le coucher de soleil y fut également spectaculaire : deux astres rougeoyants, l'un étant seulement le réflexion de l'autre, qui se rapprochent de l'horizon dans une débauche de couleurs absolument démentielle!Nous avons ensuite poussé plus au Sud pour nous rendre dans la région du Sud Lipiez, qui va jusqu'à la frontière chilienne. Entre déserts, montagnes et lacs qui s'alternent sans dégradé, cette région est vraiment superbe! Nous y avons vu un lever de soleil sur d'immenses geysers, des lacs aux couleurs plus improbables les unes que les autres, des déserts surréalistes (l'un a même été nommé d'après Salvator Dali!), le tout accompagné de milliers de flamands roses! Sans aucune hésitation, cette région, le Salar au nord inclus, est la plus belle de Bolivie! Elle conclue donc en beauté notre tour dans ce beau pays, puisque nous avons ensuite pris un bus pour la frontière argentine.

 

Nous pensions quitter le pays sans problème, mais c'était sans compter sur l'organisation et la qualité des routes boliviennes : après deux heures de route, notre bus s'est embourbé, à 22h en plein désert! Le chauffeur et ses assistant ont bien essayé de nous débloquer, mais après une petite demie heure, ils sont partis de coucher, sans même prendre la peine de prévenir les passagers! Nous avons donc dormi par -5 degrés dans un bus qui prenait l'eau et dont les fenêtres ne fermaient pas au milieu d'un désert, sans savoir ce qui nous arrivait! C'est finalement le lendemain qu'ils s'y sont remis, et ont réussi à nous tirer d'affaire au bout de 15 heures! Résultat des courses, nous avons mis plus de 24 heures pour faire... 200 kilomètres!

Bolivie - La Paz/Titicaca/Cochabamba/Santa Cruz/Sucre/Potosie/Uyuni
Tristan etait en Bolivie
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