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Arrivée au Panama

 

La mer des Caraibes change radicalement de l'Atlantique, puisque c'est une mer fermée. Nous l'avons traversé relativement vite, en 7 jours, malgré peu de vent et un fort courant contraire pendant les 24 dernieres heures qui font drastiquement chuter notre vitesse moyenne...

En revanche, cette traversée m'a permis d'eviter une profonde déception : celle de ne rien pêcher pendant cette incroyable aventure maritime! C'est en effet chose faite puisque, après 7 hamecons arrachés, nous avons enfin remonté un petit thon de près de trois kilos! Une belle bête qui nous aura permis de manger du poisson frais pendant près de trois jours!

 

Nous avons approché l'entrée du canal de Panama de nuit, rendant l'experience encore plus frappante : zigzaguer dans une jungle de cargos en attente tous feux allumés est quelque chose d'assez marquant! Heureusement tout s'est passé pour le mieux, et nous avons accosté vers 1h du matin, heure locale, bouclant ainsi un periple de plus de 5 700 miles...

 

Apres une petite nuit de sommeil et une grosse journée de nettoyage, nous rendons les clés du bateau à son heureux propriétaire et chacun reprend sa route : apres 38 jours de mer, nous n'avons qu'une envie, nous  dégourdir les pattes et voir du pays!

Pour ma part, je file a Panama City, sans avoir pu prendre le fameux train qui longe le canal, puisqu'il ne circule pas le dimanche...

 

Piña

 

J'espérais ne pas m'attarder au Panama, mais malheureusement il s'avère qu'il n'y a ni route terrestre, ni ferries réguliers pour rejoindre l'Amérique du Sud à proprement parler, c'est-à-dire la Colombie. Je voulais vraiment passer par ce pays remarquable, mais les tarifs des billets d'avion m'en ont dissuadé... Qu'à cela ne tienne, j'ai donc décidé de rester plus longtemps au Panama pour y faire ma première vraie "mission".

 

Je rejoins donc le village de Piña, où se trouve la propriété de Carlos : un havre de paix de 4 hectares qu'il s'efforce de protéger tant bien que mal. Nous travaillons donc ensemble, avec deux autres volontaires venus de Hollande, à différents travaux qui vont du nettoyage de la plage au déblaiement d'arbres déracinés (c'est en effet la saison des pluies en ce moment à Panama : il pleut donc plusieurs fois par jour et le sol est très humide, pouvant provoquer la chute de certains arbres peu stables), en passant par la chasse de certains crapauds nuisibles pour raison de contrôle de population.

Mais un souci plus grave turlupine Carlos : depuis quelques semaines, des camions viennent voler le sable de la plage qui borde la propriété. Les policiers ne semblent pas s'intéresser au problème, même si les repercussions sont gravissimes : sans parler du préjudice esthétique, le sable permet de ralentir considérablement l'érosion.

Aussi, nous avons profité de leur jour de congé hebdomadaire pour nous rendre à l'entrée de l'unique chemin d'accès à la plage afin d'y barrer l'accès grâce à des barres de fer plantées dans des blocs de béton. Cela ne fera que les retarder, mais les quelques semaines qu'ils perdent sont autant de sable qui reste sur la plage. Et Carlos, adepte de Gandhi et de son principe de non confrontation, jure qu'ils se lasseront avant lui!

 

Panama Ciudad

 

Même si je n'ai pas suffisament de temps au Panama pour en visiter les quelques lieux les plus remarquables (comme Bocas del Toro ou encore les San Blas), je ne pouvais décemment pas partir sans passer quelques jours dans la capitale!

 

J'ai donc pris le temps de me ballader dans les ruines de l'ancienne ville, quartier maintenant appelé le Casco Antiguo et qui est patrimoine mondial de l'UNESCO!

La ville fut pillée et détruite en 1671 par un pirate, mais il reste toutefois suffisament d'éléments pour que cette promenade soit extrêmement instructive : on y prend bien la mesure du plan d'ensemble et du fonctionnement de cette petite cité, ainsi que la profonde influence de l'Eglise sur la vie des colons du nouveau monde (les vestiges les plus nombreux et les mieux conservés sont religieux : couvents, abbayes et eglises).

 

Après la destruction de leur ville, les colons espagnols ne se sont pas découragés et ont reconstruit une cité plus facile à défendre, sur une presqu'île à 8 kilomètres au sud-ouest de l'ancien emplacement. Cette ville forme maintenant la vieille ville du Panama City que l'on connait aujourd'hui : c'est un quartier huppé, quoique un peu décrépit par endroits, même si les efforts de rénovation sont importants. Là sont installés le président du Panama, ainsi que de nombreuses ambassades. C'est un quartier très agréable, quoiqu'un peu touristique. Mais il a un avantage important, la vue qu'il offre : d'un côté, la sortie Pacifique du Canal et les nombreux cargos en attente devant les ecluses de Miraflores, de l'autre, la vue sur le nouveau quartier des affaires, hérissé de gratte-ciel vertigineux!

 

Après une longue hésitation (et les conseils de Carlos et d'autres voyageurs), j'ai décidé de ne pas aller visiter le musée des écluses de Miraflores. En effet, la route pour aller à Piña passe par les Gatùn Locks, un autre jeu d'ecluses le long du canal : lorsque le passage est ouvert aux voitures, on passe à quelques mètres des imposantes portes, vieilles de plus d'un siècle!

A la place, j'ai préféré une longue promenade dans le Parque Natural Metropolitano. Ce parc naturel de plus de 250 hectares est capital, puisqu'il fait partie d'un ensemble d'espaces protégés permettant aux animaux migrateurs de trouver un passage de verdure ralliant l'Atlantique au Pacifique. Un endroit vraiment relaxant et préservé, au coeur de la ville!

 

Mais voilà que mes quelques jours à Panama sont déjà terminés... Je saute donc dans mon avion : direction Iquitos et l'Amazonie!

Panama - Colón/Panama Ciudad
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