top of page

Iquitos, Pérou

 

Cette ville détient le record de la plus grande ville du monde ne pouvant être atteinte par la route! C'est également le port le plus en amont de l'Amazone où il soit pratique d'embarquer pour le voyage que j'envisage : descendre le fleuve jusqu'à son embouchure, soit un périple de près de 3 500 kilomètres!

 

La ville est bruyante, il semble d'abord difficile de lui trouver un intérêt quelquonque. Et puis il suffit de rencontrer quelques péruviens pour comprendre : les gens ici semblent heureux. Pourtant, la vie n'est pas toujours facile dans cet ilôt de béton au milieu de la jungle, surtout depuis que le latex ne vaut plus grand chose sur les marchés internationaux. Bien sûr, il faut toujours passer la barrière du statut de gringo pour apprendre à les connaître un peu mieux mais leur joie de vivre saute aux yeux et c'est un vrai plaisir de discuter avec eux!

 

Je me suis un peu attardé à Iquitos car j'espérais me porter volontaire dans un orphelinat s'occupant d'animaux confisqués par les douanes alors que des braconniers s'apprêtaient à les exporter illégalement.

Malheureusement, je ne pouvais me libérer assez longtemps pour être éligible, mais j'ai profité de ce temps d'attente pour découvrir la vie dans la jungle. Au programme : découverte de la faune et de la flore locale (dont des paresseux, toutes sortes d'oiseaux, de serpents, de caïmans et même un puma noir!), baignade puis pêche aux piranhas dans les eaux troubles de l'amazone, ou encore rencontre avec les fameux dauphins roses... Notre guide, Raoul (surnpmmé El Lobo - le loup - pour ses qualités presque animales pour dénicher toutes sortes d'animaux dans le camaïeu de la jungle!), est né et a grandi à 100 mètres du lodge où nous dormons et qui se trouve à 180 km d'Iquitos. Et pour ne rien gâcher, cest un vrai pédagogue : il nous enseigne mille et une choses sur cet environement où il a passé sa vie et qu'il connait comme la paume de sa main!

Etre guide est pour lui une vraie vocation : après avoir suivi pendant près d'un an la formation pour devenir chaman, il a eu une révélation grâce à l'Ayawaska (un hallucinogène puissant fondamental dans les religions chamaniques locales) lui montrant qu'il devait s'occuper des touristes et les guider dans la jungle. Et ce pour notre plus grand plaisir!

 

Mais il est temps pour moi de me mettre en route : même si le courant travaille pour moi vers Belem, le fleuve n'en reste pas moins le plus long du monde, et je n'ai qu'un peu moins d'un mois!

 

 

Manaus, Brésil

 

Arrêt suivant : Manaus, ville prospère de plus de 2 millions d'habitants et capitale de l'état brésilien de l'Amazonas, qui s'avère être à peu près au milieu de mon périple.

 

 

J'ai rallié la frontière brésilienne : 300 kilomètres (et presque autant d'arrêts en route) sur un bateau lent, surpeuplé et bruyant, mais une expérience incroyable faite de rencontres et de moments de contemplation du fleuve défilant depuis mon hamac.

 

Des villes de la triple frontière, Leticia, Colombie et Tabatinga, Brésil, ne sont séparées que par un poste frontière et ne forment en pratique qu'une ville bruyante et peu intéressante, alors que Santa Rosa, Pérou, se trouve un peu en retrait et a gardé une ambiance de petit village.

Je ne me suis pas attardé et ai repris le premier bateau (2 jours plus tard...) pour Manaus.

 

Si nous avions suffisamment de place dans le premier bateau, ce ne fut pas le cas de celui-ci... Les hamacs s'empilaient les uns au dessus des autres, chaque vaguelette les faisant tous se percuter, le tout dans une chaleur moite et un bruit assourdissant! Mais impossible de rêver meilleure cadre que ces 1 500 kilomètres de promiscuité pour découvrir le quotidien des quelques 250 personnes du bord, descendant le fleuve comme d'autres prennent le bus!

 

 

Après ces longs intermèdes contemplatifs, il est difficile d'apprécier Manaus, notamment à cause de la circulation, perpétuellement pire que sur le périphérique parisien un vendredi soir! Mais les habitants ne sont pas à plaindre : il suffit de s'extraire du chaos du trafic et de parcourir quelques dizaines de kilomètres pour se retrouver en pleine forêt, presque seul au monde.

 

 

Mais je repars déjà demain pour Alter do Chaõ, quelques 600 kilomètres plus en aval, pour profiter de plages de sable fin dignes des Seychelles : cette avant-dernière étape de mon périple risque d'être enchanteresse, en tout cas bien loin du froid français!

 

 

Belem

 

Après près d'un mois de descente de l'amazone, me voilà finalement à son embouchure. En fait, j'ai quitté le lit principal il y a quelques jours, puisque Belem est sur un confluent du fleuve, mais c'est la partie amazonienne de mon voyage qui s'achève!

 

 

Tout ici rappelle l'immensité du plus long fleuve du monde : par exemple, l'Ilha de Marajo, au milieu de l'embouchure, est la plus grande île fluviale du monde, avec une superficie dépassant celle de la Suisse! J'y ai d'ailleurs passé quelques jours, pour découvrir cette île où le buffle est roi : on le trait pour en faire du lait et du fromage, on mange sa délicieuse viande et on le monte (même la police!), car il est réputé plus résistant que le cheval. Malheureusement, mon avion ne m'attendra pas, je ne peux donc pas y passer plus de deux jours.

 

 

Je suis un peu mélancolique de quitter les bateaux sur lesquels j'ai fait près de 4 500 kilomètres, à un rythme plus ou moins lent, mais toujours avec grand plaisir. Je suis aussi triste de quitter la jungle : au rythme auquel l'homme la détruit, je suis conscient de la chance que j'ai eue de pouvoir passer du temps dans des endroits encore épargnés, et d'admirer, certains jours, ses berges sans la moindre trace humaine.

 

Il faut savoir que la destruction de la forêt amazonienne est définitive. En effet, sous l'humus, le sol de la jungle est composé uniquement de sable. La forêt se nourrit donc d'elle même pour exister : une fois qu'une parcelle est détruite, elle se transforme en désert. Heureusement, la déforestation n'est pas inéluctable. Les gouvernements concernés semblent commencer à prendre la mesure de sa gravité et favorisent les espaces protégés, ou mieux, les zones auto-gérées par les populations locales, comme c'est le cas dans la "Flona" (floresta national) où j'ai passé quelques jours près d'Alter do Chaõ.

 

 

Prochaine étape : le Pérou, où je retrouve ma famille pour les fêtes de fin d'année. Au programme, Lima, Arequipa, le lac Titicaca et la vallée sacrée des Incas. J'en profiterai également pour aller voir la source officielle de l'Amazone, perchée dans la cordelière des Andes, à plus de 7 000 kilomètres de Belem... Une belle manière de conclure!

 

Amazonie - de Iquitos à Belem
Trouvez Tristan :
bottom of page