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Les Sables d'Ollone

 

Le port d'embarquement de mon bateau pour ma transat est aux Sables d'Olonne. Ainsi, mon premier départ ne se passe pas dans un aéroport, comme la majorité des tours du monde, mais dans une gare, la gare Montparnasse. Certes, mais êtes vous capable de me retrouver?

 

J'arrive donc aux Sables lundi 16 à 23h, heure à laquelle je rejoins le bord de notre beau cannot! Une petite discussion pour faire connaissance avec Sylvain, l'autre bateau stoppeur, et au lit : le lendemain, une grosse journée de préparation nous attend. Heureusement, Alex, le skipper, ne dort pas à bord, et les deux cabines suffisent pour que nous ayons chacun notre grand lit!

Le lendemain, comme les jours d'après, nous travaillerons d'arrache pied pour que le bateau soit prêt poour la traversée. En effet, un bateau neuf ne fait pas 6 000 milles, (plus de 10 000 kilomètres, tout de même!), sans être bien inspecté et préparé. Comme nous n'avons pas le droit de l'abîmer, il nous faut poser une moquette au sol, des cartons sur les placards, plastifier les inox, poser une toile cirée sur les tables et la cuisine, et j'en passe! Une fois ce travail terminé, nous faisons le plein de gazole, d'eau, et surtout de frais. Vendredi soir, nous sommes fin prêt pour un départ samedi matin. 

Malheureusement, la météo que nous regardons vendredi soir nous annonce quelque chose que nous craignons déjà depuis le début de la semaine : une depression s'est formée au large du Portugal qui créé un vent qui vient du Nord-Ouest, soit exactement là où nous allons. En un mot, si nous partons maintenant, il nous faudra faire exclusivement du moteur, ralentis par un vent de face et une mer formée. Il nous faut reporter le départ.

 

Et le passage aux Sables s'est éternisé!
Si nous étions partis, comme prévu samedi 21 septembre, nous aurions eu un vent de vingt noeuds (presque 40 km/h) dans le nez, allié à une forte houle, rendant nos premiers milles très inconfortables...
Ce délai nous aura permis de bien préparer le bateau (il est neuf et le propriétaire ne veut pas que nous l'abimions pendant la traversée : nous avons donc posé une moquette au sol, doublé les placards de cartons et les tables de toile cirée!).
...Mais aussi de revenir à Paris pour faire une dernière bise à ma famille!

 

Ce contretemps me fait perdre dix jours en Amérique Latine, mais cela fait partie des aléas de la voile!
Il n'est pas impossible que nous ayons à nous arrêter pour laisser passer une autre vague de mauvais temps quand nous serons au large de la péninsule ibérique, mais si nous pouvons l'éviter, nous le ferons : nous avons du retard à rattraper!

 

Les Canaries

 

Après 242 heures de mer pour 1592 milles nautiques parcourus à une vitesse moyenne de 6,6 nœuds, me voilà enfin arrivé aux Canaries, et plus précisément à Santa Cruz, la plus grande ville de l'île de Tenerife.

 

La traversée a commencé par quelques jours un peu chaotiques pendant lesquels le bateau et l'équipage ont été malmenés, mais nous n'avons plus eu de souci après être sortis du golfe de Gascogne, bien au contraire!

En effet, la météo à été particulièrement clémente: un soleil radieux, à peine quelques gouttes de pluie, et surtout un vent relativement régulier à partir du cap Finistère (la point nord-ouest de la péninsule ibérique, et la terre la plus à l'ouest de l'Europe, plus loin que notre Finistère!), nous portant dans la bonne direction.

Nous avons croisé une quantité impressionnante de dauphins qui s'amusaient pendant des heures dans notre étrave, et même quelques globicéphales (des espèces de gros dauphins noirs)!

Nous avons toutefois subi une voie d'eau en cours de route... Après avoir démonté tous les fonds du bateau pour chercher (en vain!) d'où venait la fuite, nous nous sommes rendus compte que le générateur, une fois activé, faisait rentrer une trentaine de litres d'eau par heure! Plus de peur que de mal puisque c'est donc une panne sans conséquence, si ce n'est que nous ne pouvons plus utiliser notre principal moyen de recharger nos batteries: à la place, nous avons été obligé plusieurs fois d'allumer le moteur principal pour refaire le plein d'électricité.

 

Dans le port, nous sommes trois bateaux partis en même temps des sables et ayant fait la route ensemble. Du coup, nous sommes un petit groupe d'une dizaine de lurons partant pour la transat: les deux autres voiliers font route vers le brésil, mais pour l'instant nous partageons nos escales. Aussi, à peine le temps de ranger le bateau et nous repartons dîner et boire un coup tous ensemble, avec des camardes de pontons venus grossir nos rangs.

La soirée fut très sympathique, mais elle a sérieusement écourté notre première nuit pleine depuis dix jours..! D'autant plus que le lendemain, nous avons prévu de partir grimper jusqu'en haut du pic Teide, le point culminant de l'île de Tenerife, à plus de 3700 mètres d'altitude. Une "ballade" de 7 heures, 1300 mètres de dénivelé positif, puis négatif, le tout sur un terrain friable... Un bon moyen de redevenir "terrien" et de se dégourdir les pattes avant d'être de nouveau enfermé dans l'espace réduit d'un bateau pendant plusieurs semaines, même si pour le moment, les jambes sont très lourdes!

 

À priori, nous repartons tout à l'heure. L'escale aura donc duré trois jours et nous aura permis de reprendre notre souffle avant la "vraie" traversée!

D'ailleurs nous ne sommes pas encore fixé quant à notre prochaine destination: nous aimerions rallier directement les caraïbes, mais la météo peut nous obliger à faire escale au Cap Vert, ce qui ferait quand même une petite semaine de navigation!

 

La martinique

 

La traversée de l'Atlantique est  officiellement finie lorsque nous rallions la Martinique pour une escale technique de 24h: après un périple de 17 jours (407 heures exactement) pour près de 3 000 miles parcourus, nous méritons bien une vraie nuit et le bateau un bon coup de nettoyage! 

Cette transat à été relativement longue car nous avons du prendre une route très sud afin d'éviter autant que faire se peut le risque de cyclones. En effet, c'est à cette période de l'année qu'ils naissent au large du Sénégal pour rejoindre l'Amérique selon des routes qui peuvent être très aléatoires. Heureusement pour nous, nous n'en avons pas croisé! 

Qui plus est, avec une vitesse moyenne de 7,13 nœuds, nous avons bien su tirer profit d'un bateau pas spécialement conçu pour faire de la vitesse!

 

Nous avons eu un temps sublime, beaucoup de soleil et des alizés bien établis autour de 15-20 nœuds tout le temps, ce qui est exceptionnellement rare d'après notre skipper. Une belle transat en somme, mais l'aventure n'est pas finie puisqu'il nous reste encore la traversée de la mer des caraïbes pour rallier Panama, où nous livrons le bateau à son nouveau propriétaire. Une "petite" nav de près de 1 200 miles, soit une grosse semaine de mer supplémentaire: de quoi finir en beauté!

Trouvez Tristan :
FRANCE - de Paris à Panama
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